
République dominicaine : au-delà des cartes postales
Share
🇩🇴 République dominicaine : au-delà des cartes postales
Je croyais venir chercher la mer turquoise. Je suis reparti avec du sable sous les paupières, des odeurs de fruits mûrs, et le rire d’un peuple qui danse même quand il pleut.
La République dominicaine, on croit la connaître avant d’y poser le pied. Les plages, les resorts, les cocktails. Et pourtant, c’est un pays qui cache mille vies sous ses cocotiers.
Premier souffle à Santo Domingo
J’ai atterri à Santo Domingo sans guide, sans itinéraire. Dès la sortie de l’aéroport, l’air était chaud, humide, enveloppant. Dans la vieille ville, les rues pavées racontent encore l’histoire des premiers colons. Des façades colorées, des balcons en fer forgé, et toujours ce mélange de passé lourd et de présent vibrant.
Le soir, je me suis assis sur les marches du parc Colón avec une bière fraîche à la main. Une guitare quelque part, des enfants qui courent pieds nus, et ce sentiment rare : être exactement là où je devais être.
Boca de Yuma : la mer pour soi seul
Oublie Punta Cana un moment. Prends un bus, une route défoncée, puis demande au chauffeur de te déposer à Boca de Yuma. Là, c’est la vraie côte. Des falaises, des pêcheurs, des maisons peintes à la main.
J’ai partagé du poisson frit avec une famille qui n’avait rien demandé, sauf que je m’assoie. On parlait peu, mais on riait beaucoup. L’hospitalité dominicaine, ce n’est pas une façade. C’est une chaleur simple, sans raison, sans attente.
La jungle de Samaná, pieds nus dans la boue
Un jour, j’ai enfilé mes vieilles chaussures de marche pour aller voir la cascade El Limón. La randonnée était rude : boue, chaleur, moustiques. Mais l’arrivée… une chute d’eau qui tombe dans une vasque émeraude, des cris de gamins qui sautent du haut des rochers.
J’ai nagé là, sous la pluie, trempé jusqu’à l’os, et j’ai ri tout seul. Personne ne m’a pris en photo. Et c’était parfait.
Ce que j’ai appris là-bas :
-
Le luxe n’est pas dans les hôtels. Il est dans les mangues offertes sur un marché, dans les regards francs, dans les silences partagés à l’ombre d’un palmier.
-
Le rythme est lent, très lent. Accepte-le. La République dominicaine se goûte doucement, comme un rhum vieux.
-
Les clichés sont vrais, et pourtant incomplets. Oui, on y danse la bachata. Mais on y pleure aussi, on y prie, on y rêve fort.
Partir, c’est parfois revenir un peu plus simple
La République dominicaine m’a rappelé que le voyage, ce n’est pas de tout voir, mais de mieux sentir. J’ai quitté l’île avec quelques grains de sable au fond des poches, et un cœur un peu plus ouvert.
Je n’ai pas tout vu. Et c’est très bien comme ça.